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Avant la quarantaine les tenues les plus disparatres sont distribuées
(Dessin de Pierre Delors, mle 37569) © AANG

 

 

 Identification immédiate 

dans les camps de concentration

 

 

 

LE  TRIANGLE 

 

 

(Musée de la Résistance)

 

Les camps sont créés en 1933. (Dachau : 22 mars 1933) et les triangles sont attribués à l’arrivée dans le camp comme moyen d’identification. La Gestapo arrêtait les futurs internés et décidait de leur internement, mais c’est la SS seule qui gérait le fonctionnement des camps de concentration d’état (Staatliche Konzentrationslager), et  appelés : KL (sigle officiel)  /  KZ (sigle familier)

Les KL vont d’abord voir affluer, sur décision de la Gestapo des opposants
au nazisme. 

Les politiques  Allemands  porteurs du triangle rouge, n’ont pas de lettre dans leur triangle.

Avec l’arrivée de nombreux étrangers, les SS ajoutent une lettre au milieu des triangles (ici le « F » pour France)

  • les juifs politiques (triangle rouge et jaune), pointe en haut cette fois.
  • les  asociaux,(triangle noir)
  • les tziganes (triangle marron)
  • les témoins de Jéhovah  (triangle violet)
  • les apatrides (triangle bleu)
  • les criminels de droit commun, (triangle vert)
  • les homosexuels (triangle rose),
  • les juifs (étoile jaune) 

Certains déportés avaient dans le dos, l’indication CIBLE. Au bon vouloir des SS de les tuer sans raison…

etc.., porteurs de  triangles d’autres couleurs.

Avant la Nuit de Cristal, les KL n’étaient pas ouverts aux Juifs,
sinon au titre d’opposants ou de «déviants ».

 

Le vêtement des déportés.

« …..Les arrivants vont être vêtus de la tenue du Camp: vêtements et coiffures de récupération les plus hétéroclites, bariolés à la peinture de croix jaunes, reconnaissables d’évidence en cas d’évasion. Le plus souvent, des claquettes inconfortables à semelle de bois, garnies de bandes de tissu ou de simili-cuir, complètent ce « déguisement », jeté à la volée, complété sur la veste, et sur le pantalon, d’un triangle [spécifique] et accompagné d’une étiquette de tissu ou est imprimé le numéro matricule……. »  La tenue rayée gris et bleu du bagnard est réservée ensuite à ceux qui travaillent hors du site du Camp ou qui partent en Kommando extérieur.

(Source livre « Neuengamme camp de concentration nazi » Ed. Tirésias, 2010, pg. 200/201)

« Les vêtements portés des semaines et même des mois durant, que ce soient les tenues de récupération disparates du Camp central ou les “ pyjamas ” de bagnard rayés bleu et gris des Kommandos extérieurs, ne sont à peu près jamais lavés ni réparés durant le séjour des Français de 1944 à 1945. Beaucoup de déportés portent finalement des haillons, couverts de tâches, luisants aux manches puisqu’on ne dispose pas de mouchoir. Ils sont parfois souillés par des excréments en cas de dysenterie. Comme les vêtements, les paillasses, les couvertures, les Blocks ne sont que rarement désinfectés, sinon au prix de souffrances supplémentaires calculées pour éliminer de nouvelles victimes en raison des stationnements prolongés en plein air, pour des hommes ou des femmes déshabillés, dans l’attente de l’opération. De temps à autre, un produit chimique est pulvérisé dans les Blocks ou sur les paillasses, superficiellement, sans grand effet. »

(Neuengamme, camp de concentration nazi, p. 282).

 

Au cours de cet hiver 1944-1945, il fit très froid à Blumenthal : vingt centimètres de neige recouvraient le sol. C’est cette période que choisit la direction du camp pour désinfecter nos vêtements.

C’était un dimanche ; tout le commando fut totale­ment dévêtu. Nous étions complètement nus dans les baraques : les vêtements qui portaient nos numéros matricules furent emportés vers les étuves. Nous devions les récupérer le soir. 

Toute la journée, nous avons attendu nos hardes dans le froid glacial. Le soir une partie d’entre nous, dont je fus, put les récupérer. Aux autres, les SS firent distribuer uniquement des pyjamas rayés, sans chemise ni caleçon, et bien entendu sans veste et sans pardessus.

En hiver, il y avait quelques dispositions spéciales. Nos pyjamas légers étaient remplacés par des vête­ments « civils » barbouillés de peinture, mais plus chauds. Nous avions même droit à un pardessus. De même, on cessait de nous tondre à ras, mais pour que nous soyons bien reconnaissables, le « coiffeur » nous passait un coup de tondeuse en plein milieu du crâne. Nous appelions cela l’autobahn.                                                                                                                                       

 (Source « André Duroméa  raconte « (Blumenthal)  pg 145  Messidor/ éd. Sociales. 1987.         

LE MATRICULE

 

« ...Ainsi ils avaient perdu leur identité : nom, prénom. Ils étaient devenus des numéros – signe qu’ils n’étaient plus des hommes aux yeux des SS, mais des outils de production. Tous les déportés devaient connaitre par coeur leur matricule, et ce en allemand. Sinon, la mort, par les coups, était assurée. Ceux qui comprenaient et parlaient l’allemand aidaient les Français à connaitre et réciter leur matricule par coeur » (réf. Dossier N° 1)        

                          Matricule du 1er Français arrivé à Neuengamme   Anton GIES (né le 26/05/1890, décédé le 20/08/1940)

 

Article paru sur le Patriote  Résistant : Matricule 178284 , emblême de solidarité

Lire l’article matricule

 

 

 

 

 

Les détenus arrêtés pour un motif politique portent depuis 1937 le triangle rouge.
Ceux de la compagnie disciplinaire ont un point noir en dessous de leur triangle.
Quant aux  détenus relevant de la procédure dite Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard)
leur pantalon est marqué de large bande rouge
et le dos de leur veste d’une croix avec les  deux lettre “NN”
Sources « Déportations & Génocide » Thomas Fontaine, FNDIRP Ed. Tallandier